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Les choix de Ludmilla.

Ludmilla rêve à une vie plus simple ou elle aurait le temps de s’occuper de son fils Enzo, où elle pourrait se divertir et qui sait refaire sa vie, retrouver l’amour. Ludmilla vit seule avec son fils depuis maintenant quatre années. Pourquoi me demanderez-vous ? Je vous répondrai qu’elle a fait un choix. Ces petites choses qui s’imposent à  nous au quotidien par surprise ou non d’ailleurs.  Qui sont importants ou non. Ces petites choses qui vous changent peu, en partie ou complètement votre existence. Cette action aux conséquences incalculables ! Il y a quatre ans, peu de temps après la naissance d’Enzo, Ludmilla a quitté Jean. Elle ne le souffrait plus, rien que de l’entendre respirer était un supplice pour elle, tout en lui l’énervait, sa voix, sa présence… ses mains lui procuraient une sensation de papier de verre. Elle ne l’aimait plus. Du moins, c’est ce qu’elle ressentait à ce moment précis, il y a quatre ans. Elle s’est dit qu’elle était allée au bout de cette relation. Et c’est avec pertes et fracas qu’elle quitta alors l’homme qui partageait sa vie depuis plus de quinze ans. Et après ? Jean s’est débattu ce qu’il a pu, puis a accepté et fait de nouvelles rencontres et puis LA rencontre. Ludmilla s’est sentie libérée, libre ! Bah oui libre, parce que Jean avait quand même des défauts, non mais c’est vrai ! De jours en jours, de semaines en semaines, elle se convainc d’avoir fait le bon choix, jusqu’au jour où elle réalise les conséquences de ce choix-là ! Qu’aurait-elle pu faire d’autre, me direz-vous ? Elle aurait pu discuter avec Jean, lui dire que ses sentiments évoluaient, qu’ils étaient chamboulés par la naissance du petit et qu’elle remettait tout en question. Plutôt que de tout arrêter, sans négociation ni discussion possible, parce qu’elle a cette froideur en elle qui lui donne cette capacité à tourner la page, qui lui donne la force et le courage de changer de vie. Jean aurait pu dire que lui-même ressentait le même genre d’émotion. Aujourd’hui, ils auraient peut-être un autre enfant, ils auraient peut-être fabriqué d’autres projets que la vie leur aurait proposé. Ce choix fait quatre ans plus tôt ne demandait peut-être pas une décision ferme et définitive mais peut-être juste une remise en question, un essai, une mise au point avec son lot de mal-être et de douleur et de satisfaction. Elle a fait un choix différent tout à fait louable, puisqu’elle le ressentait ainsi. Son enfant la comblait pensait elle. Aujourd’hui, évidemment elle ne remet pas en question les sentiments maternels mais elle est loin de se sentir comblée. Elle ressent un vide même. Vide qu’elle rêve de remplir. Elle a fait un autre choix aussi, il y a quatre ans, celui de garder sa maison qui lui mange la quasi-totalité de son salaire, mais les créances, bah faut les payer. Aujourd’hui Ludmilla travaille beaucoup, elle cumule deux travails, un de jour et un de nuit. Ludmilla a de ce fait un beau salaire. Elle est organisée car elle les cumule sur les même journées, de ce fait, elle a des repos par vingt-quatre heures d’affilée ! Quelle chance, en plus ça lui arrive huit fois dans le mois. Ludmilla a fait ce choix il y a quatre ans en quittant Jean. Elle est devenue célibataire, accédante à la propriété et maman les heures où elle ne travaille pas. Oui, c’est bien ça. Vous avez bien lu, les heures où elle ne travaille pas, elle est maman à cent pour cent, quel chance a Enzo d’avoir une maman si attentive ! Vous voulez savoir à quoi ressemble les journées de Ludmilla : début huit heures jusque dix-sept heures : premier travail, puis récupération de l’enfant à l’école jusque vingt et une heure où l’enfant est déposé chez son papa, départ pour le deuxième travail vingt-et-une heure trente jusque sept heure trente puis le lendemain, début à huit heures et ainsi de suite. De temps en temps, elle ne travaille pas la nuit, juste le jour. Régulièrement elle travaille et s’occupe d’Enzo trois fois vingt-quatre heures. Je vous laisse faire le calcul. Je ne sais pas compter, mais je sais que ça fait beaucoup, du moins, ça fait trop ! Mais, elle ne peut pas et surtout ne veut pas imaginer que son enfant soit en garderie ou à la cantine le midi. Parce que c’est connu, les bonnes mères, les vraies mères sont celles qui concoctent de bons petits plats pour leurs enfants. Ce sont celles qui font des gommettes, des dessins ou des pâtisseries ! Les autres mères qui ne passent pas ce minimum de temps requis devraient s’abstenir de se reproduire ! N’est-ce pas ? C’est bien ça ?! Parce que Ludmilla le ressent comme ça. C’est pour cela que chaque minute où Enzo est libre ou disponible elle le sera aussi pour  lui. Du coup Ludmilla fait le choix, tient ! Encore un choix, elle fait le choix de ne pas faire d’autres rencontres, bah oui, ça se passerait quand ? Franchement ?  Mais bon, Ludmilla a des parents, des frères et sœurs, des petits soucis de santé qui l’obligent à se rendre chez les médecins, hôpitaux et qui de ce fait ne lui permettent pas de dormir. Ludmilla est une super femme, pas une femme avec des supers pouvoirs donc comme nous, elle fatigue, son corps ralenti parfois, mais contrairement à nous, Ludmilla n’a pas le temps que son corps fasse une pause, ralentisse. Elle a deux travails, des crédits, une famille. Du coup, elle supprime ce qui lui semble superflu : le sommeil. Elle pourrait faire de temps en temps des siestes, un minimum, bon sang ! Mais non, elle pense que dormir un peu ne serait pas suffisant, elle choisit plutôt de ne pas dormir un petit peu mais dès qu’elle peut, elle projette de s’enfiler au moins dix heures d’affilée…ce sera si bon. Mais comme je vous le disais, elle fatigue, son corps, pas sa tête,  donc elle booste son organisme et s’avale en longueur de journée des boissons à la taurine. Ça fonctionne, ça lui donne des ailes même ! Elle peut tout faire comme elle l’entend. Des fois, quand je regarde la vie de Ludmilla du haut de ma petite vie, du haut de mes propres choix, de mes erreurs et de mes réussites, je me dis que pour le coup, Ludmilla fait une série, de ce que j’appellerai, de mauvais choix. En ce qui concerne Jean, je n’ai  rien de particulier à penser, ce n’est pas un mauvais bougre ! Mais bon quand l’amour se casse sans prévenir d’un éventuel retour, ce choix s’explique. Pour le choix de garder sa maison car, vous comprenez que c’est la maison qui a vu naître Enzo, ce petit garçon qui a besoin de repères a besoin de garder une maison stable en lieu et en émotions, bah oui ! Pour le coup, ce choix, je le trouve idiot  pour toutes les conséquences qu’il aura eu : la négligence de vie sentimentale et sociale, le double travail, l’absence de sommeil, les boissons énergisantes.  Par le biais des assurances crédits immobiliers, Enzo se retrouve propriétaire d’une jolie maison, de gâteaux, de dessins faits avec sa maman et une photo ou deux d’elle,  c’est tout. Si Ludmilla avait su la finalité de son choix de départ, ou allez du deuxième choix, l’aurait-elle fait ? Imaginons maintenant qu’elle quitte Jean, qu’elle se prenne un foyer au budget adapté à ses ressources, elle aurait gardé une vie sociale, un corps en santé et le jour où son cœur aurait été prêt elle aurait remis le pied à l’étrier comme on dit. Elle aurait aimé, elle aurait assisté à l’enfance, l’adolescence et la vie d’adulte d’Enzo. Elle aurait découvert des rides sur son front et aurait fatigué son corps à le faire vadrouiller de voyage en voyage. Alors pour Ludmilla, il est trop tard. La vie d’Enzo est brisée à tout jamais et avec un peu de chance, il culpabilisera un jour quand il sera adulte et il enchaînera lui aussi les mauvais choix pour se punir de ce qu’il a fait subir à sa mère alors qu’il était enfant. Des choix, on peut en faire des bons, des mauvais. Mais quand on en fait des mauvais, qu’on en est conscient, on peut prendre de nouveau une autre orientation et faire le bon choix, enfin. Le juste équilibre. Car rien n’est écrit à l’avance. Contrairement à ce que dit un adage, nous ne sommes pas égaux en grand-chose, surtout pas en santé ni en richesse. Mais nous avons tous la possibilité de faire des choix. Alors toi, celle qui est tellement concernée par ce texte, j’espère que tu feras le choix de vivre ! Ne rêve pas ta vie… vis là !

 

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